L’incidence de la transformation du digital dans le métier du juriste et les nouveaux outils de communication du juriste dont le « legal design »

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La digitalisation de l'entreprise à l'ère du RGPD transforme profondément la fonction juridique.

Le juriste doit repenser ses méthodes de travail tant sur le fond, que sur la forme. Comment intégrer dans son approche métier le "juriste "3.0"?

Focus sur le « legal design » et l’intégration du « SMACS »

Le « legal design » : un concept novateur dans le monde du droit et un changement de culture

C’est d’abord un processus de pensée et de compréhension des besoins, centré sur l’usager du droit et donc par voie de conséquence, la satisfaction du client.

En d’autres termes, « le legal design » vise à intégrer la notion de simplicité en vue de rendre le droit plus compréhensible, abordable avec une offre « marketée » pour attirer des nouveaux clients ciblés et communiquer efficacement dans les différents services de l’entreprise.

Pour cela, « le legal design » passe du texte à l’image, sous formes de différents types visuels (schémas, tableaux, graphisme, mindmapping, etc.) ludiques et donc plus accessibles.

« Legal design » : exemples de graphisme

Voici un exemple de graphisme pour illustrer : qu’est-ce que la corruption ? soit la réunion de quatre éléments: un corrupteur, un avantage indu, un corrompu et un acte de la fonction :

Legal design

Ou encore, au sens figuré, la corruption… un engrenage avec pour pignon essentiel tantôt le corrupteur, tantôt le corrompu et, mécaniquement, parfois les deux.

Legal design
 

Et le SMACS ? (Social networks, Mobility, Analytics, Cloud, Security)

Ce qui nous amène au SMACS qui intègre la notion de réseau, la mobilité (téléphone, tablette, PC), le Big data et le Block chain, le tout stocké dans le Cloud.

Face à l’émergence de ces nouvelles technologies, un nouveau danger guette : la Cyber Attack, d’où l’importance des systèmes de sécurité.

Tout cela a pris un essor foudroyant depuis 2016 et cette question : comment composer avec cette nouvelle dimension – l’accessibilité à tout moment et les risques de l’hyper connexion ?

La simplification est la clef du succès suivant une perspective novatrice. Prendre en compte l’expérience client comme le suggère le « CEM » (Customer Experience Management) et revenir à une communication simple, directe et approchable par tous. A présent, il convient de  transmettre et restituer l’information juridique sous une autre forme. La rendre  accessible tout en préservant la qualité du droit !

Dans ce contexte, l’approche collaborative, le mode agile, le développement personnel, le mode de pensée (cortex/limbique), les modes de communications (VAKOG PNL), les outils de recentrage (mind mapping), accompagnent la conduite de changement.

Dans cet environnement, le document juridique devient un outil de communication : sous quel forme ? avec quels outils ? soit une autre manière d’appréhender les risques contractuels !

Le juriste, est-il un prestataire ?

Le juriste d’entreprise ne devient-il pas lui aussi un prestataire ? Peu importe. Notre temps représente un véritable défi pour le juriste, une chance pour lui de se redéployer, de redonner au droit de la clarté et de cesser de représenter une charge ou une contrainte insupportable, mais plutôt une manière d’innover !

De ce fait, le juriste doit répondre à une nouvelle éthique suivant les attentes de ses clients en terme de Délai, Qualité, Satisfaction, Risque, Diplomatie, vision Coût global.

A ce titre, le juriste va chercher à comprendre l’expression du besoin de ses clients et apporter des réponses en intégrant les nouvelles visions et les avancées technologiques car la digitalisation des entreprises est lancée.

Par exemple, il pourra utiliser l’intelligence artificielle si possible car cet outil lui permettra de détecter les clauses litigieuses en un temps record. En ce sens, regardons l’avancée de « SynerTrade » sur le « predictive procurement » (la lecture automatisée de certaines documents PDF ou le traitement automatisée des demandes de référencement).

Le juriste doit utiliser aussi des vecteurs de transformation comme le « legal design » et imaginer tous les plans A,B,C permettant à son client de faire les bons choix : prendre la décision de gérer un risque ou intégrer une ou plusieurs stratégies.

Pour cela, le prototypage de solutions est un moyen permettant de remettre l’usager du droit au centre de la réflexion juridique – ce qui permet une analyse et une prise de décision éclairée.

Dans ce prolongement, le clausier, la contrathèque, la bibliothèque d’outils permettent d’alimenter une banque de données avec des solutions et des outils de facilitation en ligne.

Voilà le nouveau challenge pour le juriste. Son métier en est considérablement enrichi. Il fait partie intégrante de l’équipe projet et assure un pilotage avec justesse et finesse au service de la performance globale.

Avançons ensemble !

Pour accompagner la fonction de juriste dans les nouveaux défis à relever, ELEGIA propose dans son catalogue 2019 la formation suivante : le juriste face à la digitalisation dans l’entreprise.

 

Muriel GUILLEMOT – Consultante-Formatrice ELEGIA

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