Développement personnel et démocratisation ?

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Dans un article paru dans Les grands dossiers des sciences humaines1 intitulé « Brève histoire du développement personnel », Christophe André - Médecin psychiatre à l'hôpital Sainte-Anne et enseignant à l'université Paris-X - établit un lien entre les pratiques des philosophes grecs et latins, les traditions orientales et le développement personnel actuel.

En effet, dans l’Antiquité, « apprendre à vivre » faisait partie de l’éducation à travers des exercices spirituels et philosophiques. Les leçons enseignées par les philosophes n’étaient autres que du « travail sur soi » et passaient par l’expérimentation, beaucoup plus efficace et exigeante que les discours et les conseils.

 

De la même façon, le développement personnel plonge ses racines dans des pratiques lointaines et orientales qui arrivent « aux mêmes conclusions et aux mêmes démarches ».

Toutefois, ces pratiques antiques et lointaines étaient réservées aux élites, aux plus riches et aux suffisamment lettrés.

Le développement personnel, tel qu’il s’est répandu au XXe siècle correspond ainsi à une démocratisation du « travail sur soi » et Christophe André d’ajouter : « D'où, d'ailleurs, une source intarissable de critiques de ce phénomène de la part des élites intellectuelles, adoptant volontiers une posture valorisante de dénonciation d'une « psychologie de comptoir », mais supportant peut-être mal de voir se banaliser et se généraliser une pratique autrefois réservée à quelques-uns ».

Parce qu'il se serait mis à concerner le plus grand nombre, le souci de soi serait-il devenu un vulgaire narcissisme ?

 

1. N°23, juin-juillet  2011

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