Conseil en évolution professionnelle : ce que le Responsable Formation doit savoir

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Le conseil en évolution professionnelle vise à permettre à tout actif de faire le point sur sa carrière, voire d'élaborer un projet professionnel. Présentation de ce service gratuit délivré notamment par les Opacif et l'Apec.

 

Qu'est-ce que le conseil en évolution professionnelle ?

Le conseil en évolution professionnelle (CEP) a pour objectif de « favoriser l'évolution et la sécurisation du parcours professionnel » des actifs (C. trav., art. L. 6111-6).

Créé par la loi « formation » du 5 mars 2014, le CEP est un service gratuit permettant à tout actif de faire le point sur sa situation professionnelle, et, le cas échéant, élaborer et formaliser un projet d'évolution professionnelle quelle qu'en soit la nature (insertion professionnelle, mobilité interne ou externe, reconversion, reprise ou création d'activité) ou un projet de formation.

 

Quels organismes délivrent ce service ?

Le CEP est délivré par des organismes extérieurs à l'entreprise. Les cinq opérateurs constituant le « noyau dur » des opérateurs du CEP sont Pôle emploi, les Cap emploi, l'Association pour l'emploi des cadres (Apec), les missions locales et les Opacif. D'autres organismes peuvent être désignés par la région, après concertation au sein du bureau du comité régional de l'emploi, de la formation et de l'orientation professionnelle (Crefop).
 
L'ensemble de ces opérateurs est tenu au respect du cahier des charges fixé par un arrêté du 16 juillet 2014 (Arr. 16 juill. 2014 : JO, 24 juill.).

 

Qui peut en bénéficier ?

 

Le CEP est accessible à tout actif (définition Insee au sens du recensement de la population) quels que soient son statut, son âge, son secteur d'activité et sa qualification.

Ainsi, peuvent notamment en bénéficier, les personnes en recherche d'emploi, indemnisées ou non et les salariés du secteur privé, à temps complet ou partiel. Il est également ouvert aux travailleurs indépendants, artisans, professions libérales, ou auto-entrepreneurs, et aux salariés du secteur public, fonctionnaires titulaires, contractuels ou vacataires.

A contrario, il n'est pas ouvert aux inactifs : élèves, étudiants et retraités. Toutefois, lorsque l'étudiant ou le retraité occupe un emploi, celui-ci peut recourir au conseil.

 

 

Qui prend l'initiative ?

Il est délivré à l'initiative de la personne.

 

Quelles particularités pour les salariés ?

Pour les salariés, le CEP peut s'articuler avec le contenu des entretiens professionnels dont ils ont bénéficié « afin de mieux identifier leurs compétences, transférables ou non, celles requises pour un poste ou une fonction cible ».

 

Quel rôle pour les entreprises ?

L'arrêté du 16 juillet 2014 prévoit expressément que les salariés sont informés au sein de l'entreprise de la possibilité de recourir au conseil en évolution professionnelle par l'employeur, notamment à l'occasion de leur entretien professionnel.

 

Comment le conseil en évolution professionnelle est-il réalisé ?

Le CEP se structure autour de trois niveaux :

premier niveau : un accueil individualisé qui doit permettre au bénéficiaire d'analyser sa situation professionnelle, de décider de la poursuite ou non de ses démarches et d'identifier les acteurs susceptibles de l'y aider ;

deuxième niveau : un conseil personnalisé visant notamment à définir le projet professionnel du bénéficiaire et d'en apprécier la faisabilité au regard des opportunités identifiées ;

troisième niveau : un accompagnement dont l'objectif est de contribuer à faciliter la concrétisation du projet d'évolution professionnelle.

Le processus doit se conclure par un examen de la faisabilité financière et la recherche des financements adaptés au projet et à la situation de la personne accompagnée. Ces différentes étapes n'ont pas vocation à être toutes systématiquement mises en œuvre. « Cela dépendra des souhaits et des besoins du bénéficiaire, en fonction notamment de son degré d'autonomie et de la maturation de son projet », précise l'arrêté du 16 juillet 2014. A titre d'exemple, une personne peut souhaiter simplement un temps d'échange avec un conseiller pour prendre du recul sur sa situation professionnelle sans mobiliser de services d'appui à la formalisation d'un projet d'évolution professionnelle et d'accompagnement à sa mise en œuvre.

A l'inverse, la personne se présentant avec un projet d'évolution professionnelle abouti et l'identification de la formation nécessaire à sa réalisation pourrait directement solliciter un conseiller sur la validité de son projet de formation et l'assistance à l'ingénierie financière.

 

Un document de synthèse est-il remis au bénéficiaire ?

Oui, le conseil en évolution professionnelle donne lieu à l'élaboration d'un document de synthèse (sur les niveaux 2 et 3).

Le bénéficiaire est destinataire d'un document récapitulant, outre les services dont il a bénéficié, la description de son projet d'évolution professionnelle, la ou les stratégies envisagées pour le mettre en œuvre et le plan d'actions lié comprenant, le cas échéant, le parcours de formation envisagé.

 

Quel lien entre le conseil en évolution professionnelle et le compte personnel de formation ?

Le code du travail prévoit que le conseil en évolution professionnelle facilite, le cas échéant, le recours, au compte personnel de formation (CPF) (C. trav., art. L. 6111-6).

A l'issue du processus, le conseiller, lorsqu'il examine la faisabilité financière du projet, doit identifier les financiers potentiels y compris dans le cas d'un projet de formation mobilisant le CPF.

 
Sophie Picot-Raphanel
Guide Formation Professionnelle Continue/ Editions Législatives

 

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