Vers des organismes de développement des compétences

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Au 1er janvier 2019, le plan de formation changera de nom et deviendra « plan de développement des compétences ». Au-delà du changement de nom qui peut faire un peu sourire, on esquisse ici un changement de paradigme dans le milieu de la formation : on passe d’une obligation de former à une « obligation » de développer des compétences. Pour les organismes de formation cela sous-entend que l’obligation de moyens pourrait être remplacée par une obligation de résultat. Les organismes de formations deviendraient alors des organismes de développement des compétences. Prospective de définition de ces nouveaux organismes.

Apprenant centré

L’organisme du futur sera apprenant centré ou ne sera pas ! L’expérience apprenante prendra une place prépondérante dans la construction des formations qui seront beaucoup plus individualisées. En d’autres termes la phase d’analyse des apprenants sera probablement beaucoup plus structuré, et structurante, qu’elle ne l’est aujourd’hui dans certains organismes. Des efforts dans la constitution des salles de formations, dans l’expérience utilisateur des plateformes sont donc à prévoir.

Digital et multimodale

Qu’on se le dise aujourd’hui la formation professionnelle française reste principalement présentielle, et même  présentielle-traditionnelle. Selon diverses sources, cette modalité pédagogique représenterait encore environ 85%-90% des formations prodiguées en France. Toutes les voix du digital learning ont donc encore du mal à se faire entendre.

Cependant, et malgré toutes ces qualités, la formation traditionnelle se retrouve limitée par rapport à l’enjeu de développement des compétences, point phare de la nouvelle réforme de la formation professionnelle. Pas adaptée à l’obsolescence des compétences, trop rigide, et surtout peu adaptée aux problématiques réelles des apprenants, la formation 100% présentielle traditionnelle va probablement devoir évoluer pour survivre.

Quid de l’importance des nouvelles modalités pédagogiques ? On peut légitimement penser que ces dernières occuperont une place importante dans ces « nouveaux » organismes. Ainsi, les capsules e-learning, MOOC et autres webinars devraient être très en vogue ces prochaines années… Et ils le sont déjà !

L’importance du rôle de l’ingénieur pédagogique

Articuler un parcours de développement des compétences est un savoir-faire, un métier : celui de l’ingénieur pédagogique. Ce jeune métier, né grâce au digital, prendra une place de plus en plus importante dans les organismes de développement des compétences. Dans l’entreprise, il est celui qui détient l’expertise nécessaire pour créer des parcours en adéquation avec les besoins des apprenants, son rôle sera donc crucial.

 

Paul-Augustin DENNERY
Ingénieur pédagogique chez ELEGIA Formation

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