Zoom sur la didactique professionnelle, précurseur de l’AFEST

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L’AFEST (ou Action de Formation en Situation de Travail) est devenu en quelques mois un incontournable du milieu de la formation professionnelle. L’AFEST n’est pourtant pas sortie de nulle part et à y regarder de plus près, on s’aperçoit qu’il y a des similitudes entre l’AFEST et les recherches de Pierre Pastré sur la Didactique Professionnelle. Explications.

Qu’est-ce que la didactique professionnelle ?

Courant ergonomique des années 90, Pierre Pastré, son principal théoricien, l’a définie comme étant « l’analyse du travail en vue de la formation ». En d’autres termes, la didactique professionnelle c’est partir du travail des individus pour créer des parcours de formations en adéquation avec leurs problématiques.

L’AFEST quant à elle propose une démarche en 6 conditions pour assurer sa bonne mise en place :

  • Analyse du travail réel
  • Formalisation de l’itinéraire pédagogique
  • Encadrement pédagogique 
  • Situations de travail apprenantes / Périodes réflexives
  • Evaluations Amont / Aval
  • Traçabilité

Le référent AFEST, lors de l’élaboration de sa politique AFEST en entreprise effectue donc un travail de didactique professionnelle, c’est ce qui lui permet de passer de la première à la deuxième étape et cela semble être une condition sine qua non à la réussite d’un parcours AFEST en entreprise.

 

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Le paradigme de la compétence comme point commun

Si la didactique professionnelle est le point de départ d’un parcours AFEST, c’est parce que l’AFEST, comme la didactique professionnelle, s’inscrit dans ce qu’on appelle le paradigme de la compétence, une logique dans laquelle la formation est un outil au service du développement des compétences des individus, de la performance des collaborateurs sur leur poste de travail. Une compétence est en effet toujours une « action intelligente et située ». Fini donc les traditionnelles fiches de poste trop souvent éloignées de la réalité opérationnelle, la didactique professionnelle s’intéresse au terrain, à ce que vivent les individus au travail.  Elle rompt avec l’idée que le savoir précède l’action et que l’action ne serait que « l’application du savoir ». L’apprentissage se fait par l’action et par l’analyse de l’action.

Or L’AFEST, encore plus que les formations dites « traditionnelles », est au plus près des problématiques des apprenants puisque ses parcours sont directement en lien avec la réalité opérationnelle de ces derniers.

Une réflexivité sur son travail pour un apprentissage permanent et une hausse de la productivité

Dans un parcours AFEST, il existe une alternance entre des situations d’apprentissages en situation et des phases réflexives sur la situation d’apprentissage précédente.

Cette alternance permet à la fois d’améliorer les pratiques et de rentrer dans un processus d’apprentissage permanent. En effet, en proposant des phases réflexives, l’apprenant s’habitue à prendre du recul sur ses pratiques, lui permettant de rentrer dans un cercle vertueux d’apprentissage en dehors de son parcours de formation.  La réflexivité et l’analyse de ses actions est en quelque sorte une best pratice pour apprendre tout au long de sa vie. 

Cette réflexivité donne aussi la possibilité d’améliorer continuellement la façon dont nous allons effectuer notre travail. Si « l’activité recèle toujours le potentiel de son propre développement » (Pastré, 2017) alors le poste occupé est toujours perfectible. En analysant ses pratiques nous sommes à même d’ajuster nos actions pour améliorer notre productivité.

 

Paul-Augustin DENNERY, ingénieur pédagogique chez ELEGIA Formation

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