Dual Learning : un nouveau format plus souple et ancré dans son temps

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Le Dual Learning, vous connaissez ? Initié par l’organisme de formation Elegia1  durant la crise sanitaire, ce format inédit a ensuite été adopté par l’ensemble des organismes de formation du groupe Lefebvre Sarrut2 . Associant des participants en salle et d’autres, à distance, il offre une grande liberté aux collaborateurs ainsi qu’à leurs entreprises. Quelles sont les spécificités du Dual Learning, et quels bénéfices en attendre ? Coup de projecteur, avec caméra et système audio HD inclus !   

Conçu pour répondre à une contrainte initiale, le Dual Learning épouse les évolutions du mode de travail

En 2020, durant plusieurs mois, les organismes de formation ont été confrontés à l’impossibilité de réaliser leurs sessions en présentiel. Rien ne dit que ce type de situation ne se reproduira pas… Par ailleurs, quand le travail devient lui-même hybride, ne faut-il pas faire évoluer l’accès à l’offre de formation ? Elegia s’est donc lancé dans l’élaboration d’un nouveau format, jusque-là pratiqué uniquement dans l’enseignement supérieur, dans des conditions spécifiques.

Le défi majeur consiste à permettre aux participants à distance et à ceux en présentiel de vivre la même formation. À cette fin, l’aspect logistique et technologique est crucial : il a fallu équiper les salles de formation d’un micro fixé au plafond pour capter le son « live », d’une caméra et de deux grands écrans. Le premier sert à partager le diaporama de formation et/ou des contenus interactifs ; sur le second, les apprenants à distance apparaissent. Un système nomade a aussi été conçu pour équiper d’autres sites que celui d’Elegia, où le déploiement initial a eu lieu. Concrètement, lors des sessions de formation, la visioconférence est assurée via le système Webex3

Autre enjeu du Dual Learning : l’appropriation de cette nouvelle configuration d’animation, par les formateurs. L’existence de deux « groupes » d’apprenants, pouvant sembler distincts, les conduit spontanément à tenter de se démultiplier. Un exercice bien trop énergivore ! Elegia les a donc accompagnés en organisant des ateliers, durant plusieurs mois. La majorité des formateurs ayant désormais été initiée au Dual Learning, les rendez-vous sont devenus individuels. Des points de vigilance y sont notifiés, comme la tendance naturelle des participants en salle à « phagocyter » la parole.

En effet, les apprenants à distance doivent la demander alors que ceux en présentiel, la prennent ! La dimension Tech est également abordée en détail car l’usage des différents appareils doit se muer en automatisme : fonctionnement de la télécommande qui active la caméra, switch entre le diaporama de formation et des contenus interactifs, installation du smartphone du formateur sur un mini-trépied pour pouvoir partager les supports écrits produits en salle – s’il le souhaite.  

Quelles sont les spécificités du Dual Learning, en termes d’animation ou de pédagogie ?

Pour que ce format fonctionne, il est indispensable que les participants à distance et ceux présents en salle, soient véritablement reliés. Dans cette perspective, le Dual Learning repose sur une pédagogie dite comodale, ou bimodale. Le recours à des plateformes telles que Beekast ou Klaxoon (entre autres), permet de créer une véritable interactivité et de varier les activités – tout le monde accédant au même outil. Des moments de brainstorming alternent avec des quiz ou des challenges, des vidéos, des temps de questions/réponses, des partages de bonnes pratiques et des mises en situation.  Sachant que, pour les formations aux soft skills notamment, le training est essentiel !


D’autres ingrédients nourrissent le Dual Learning, en termes d’animation :

•    La définition d’un cadre précis et de règles de bon fonctionnement, au début de la session de formation ;
Nécessaire en contexte exclusivement présentiel également, ce point revêt ici une importance cruciale. Car le formateur risque de ne pas se rendre compte immédiatement que les apprenants à distance ne comprennent pas ce qui se passe dans la salle de formation – en cas de brouhaha, par exemple ! De ce fait, les participants en présentiel doivent toujours veiller à ne pas parler en même temps – et suffisamment fort.
•    Un temps à accorder à la prise en main des outils digitaux ;
•    La prudence à observer quant au partage de blagues et/ou à l’usage du second degré, plus difficilement compréhensibles à distance ;
•    L’attention extrême à porter aux personnes réalisant la formation à distance, de la part du formateur.


En effet, le format du Dual Learning peut conduire à les « oublier » un peu – dans la mesure où ce groupe doit solliciter la possibilité de s’exprimer, comme indiqué précédemment. La régulation des temps de parole s’avère donc clé, ainsi que des échanges nominatifs entre le formateur et ces apprenants. Dans cette optique, un outil « roue de la fortune  » peut aussi être mobilisé. Outre l’aspect ludique, l’objectif est de pallier la dénomination des participants, via les outils digitaux utilisés, sous le nom de leur entreprise. Et de permettre aux apprenants à distance de participer davantage, la roue tombant souvent plusieurs fois sur la même personne : celle-ci va alors « passer » la parole.

Le Dual Learning implique aussi d’équilibrer le nombre de participants à distance et en salle ou, du moins, d’éviter qu’un apprenant se retrouve isolé. Sachant que certaines activités pédagogiques se déroulent en sous-groupes.

Autre élément notable : les apprenants (comme les formateurs) doivent maîtriser les bases du numérique. Le cas échéant, la dimension technique risque d’occuper toute la place au détriment des contenus et objectifs de formation.

Quels sont ses apports majeurs – et ses écueils potentiels ?

Avec le Dual Learning, tout collaborateur – quelle que soit la localisation de son entreprise – peut bénéficier de la même formation que celle dispensée à Paris ou dans les plus grandes villes françaises, sans se déplacer. Il va vivre la session comme s’il était dans la salle, de façon synchrone. Les gains sont considérables, en termes de temps à investir et de budget.

Quid des freins ? À ce stade, pour les apprenants, la seule véritable limite du Dual Learning concerne les échanges informels, lors des pauses et du déjeuner. De fait, les participants à distance ne peuvent en bénéficier car cela impliquerait que les apprenants en présentiel ne quittent pas la salle de formation. Or il est important pour ces derniers de pouvoir se déplacer, aller boire un café, etc. ! Lors de ces moments informels, notre cerveau fonctionne en mode diffus. Il « décroche », après une période de concentration intense ; certaines de ses régions habituellement non reliées se connectent, alors que nous faisons ou parlons d’autre chose. La solution, pour les apprenants à distance, consiste à faire également des pauses, même si ces dernières n’occasionnent pas le même type d’échanges qu’en présentiel.

Format inédit dans l’univers de la formation professionnelle, le Dual Learning présente une grande souplesse pour les collaborateurs comme pour leurs entreprises. Reposant sur une interactivité accrue – en termes d’activités pédagogiques, et entre participants à distance / en présentiel – il assure un niveau d’engagement important. Serez-vous le prochain apprenant, ou la prochaine entreprise, à le mobiliser ?


Article rédigé avec le concours d’Adrien Nicolas, responsable des formations soft skills chez CSP DOCENDI, et d’Adrien Gonzalez, ingénieur pédagogique chez Lefebvre Dalloz, concepteur du format Dual Learning.

1.Elegia est un organisme de formation de référence en droit social, GRH, finance, management et QSE.
2.Leader de la connaissance juridique et fiscale, le groupe Lefebvre Sarrut regroupe, sous la marque Lefebvre Dalloz, 5 organismes de formation (Bärchen, CSP DOCENDI, Dalloz Formation, Elegia, Francis Lefebvre Formation) et 3 éditeurs (Dalloz, les Editions législatives, les Editions Francis Lefebvre).
3.Webex est une solution logicielle pour les vidéoconférences et les réunions en ligne.
4.En l’occurrence : l’outil en ligne Wheel Decide, qui permet de créer des roues numériques où l’on inscrit le prénom de tous les participants.

 

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